Pouvoir

Avez-vous déjà pensé à la vie d’une marionnette ?

Ne jamais prendre la moindre décision. Ne jamais penser. Ne jamais choisir. Toute une vie déléguée à d’autres : des manipulateur.ices.

Est-ce fantastique ou est-ce terrible? Et que peut faire une marionnette qui joue sans cesse le même spectacle, un spectacle qu’elle n’aime pas ? Que peut-elle faire pour changer les choses ? Elle décide donc de tenter le tout pour le tout et de prendre le pouvoir. De commander à son tour aux marionnettistes. Ne veut plus vivre par procuration. Décider par soi-même. Mais pour ça, il va falloir convaincre les marionnettistes, qui tiennent à leur emploi. La marionnette fait des promesses, mais chez les artistes, personne n’y croit vraiment.

Alors on demande l’avis du public : « peut-on rêver d’un autre système ? »

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Sur un fil fragile entre le poétique et le politique, Une Tribu collectif nous entraîne dans une multitude de questionnements autour du pouvoir. Celui qui s’exerce par celles et ceux à qui on le confie mais aussi et surtout ces autres pouvoirs trop souvent négligés comme celui de l’imagination. Car, qu’on le veuille ou non, c’est bien celui-là qui nous permet depuis le début du spectacle d’admettre qu’un être porté et manipulé par un homme et deux femmes puisse se mettre à nous parler directement. Tout comme la magie du théâtre, du rêve, du conte nous permet de croire le temps d’une représentation à mille histoires dont nous savons pourtant pertinemment qu’elles sont jouées dans un décor factice par des comédiens se glissant dans la peau de personnages réels ou inventés.
On se laisse dès lors entraîner par cet étrange personnage qui nous emmène dans l’espace, se laisse emporter par le vent, plonge sous terre ou aux fonds des mers. Tout semble possible à cet être faisant naître des mondes à partir de rien ou presque. Reste quand même les trois manipulateurs qui lui prêtent leurs gestes et leurs voix. Car sans eux, bien sûr, rien ne serait possible. A moins que…
(Jean-Marie Wynants, Le Soir)

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